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Quand la science vient à la rencontre des lycéens

C’est pour familiariser les lycéens avec la démarche scientifique qu’a été imaginée en 2015 l’opération Declics (acronyme de Dialogue entre chercheurs et lycéens pour les intéresser à la construction des savoirs).

De quoi s’agit-il ? De rencontres entre des chercheurs et des jeunes organisées sur le mode du speed-meeting. Dans une grande salle, les élèves sont répartis en petits groupes de 3 ou 4 autour d’un homme ou une femme travaillant dans la recherche à qui ils peuvent poser toutes leurs questions. Au bout de 12 minutes, au coup de cloche, ils changent d’interlocuteur. En 1h30, les lycéens ont l’occasion de s’entretenir directement avec 7 personnels de recherche. Ils découvrent ainsi non seulement des disciplines variées, mais aussi des métiers différents (doctorant, technicien, ingénieur, directeur de laboratoire, post-doc, expert en financement…) Ces rencontres express sont précédées d’une conférence de présentation de 30 minutes, et suivies par une pause-café de 45 minutes entre les chercheurs et les enseignants pour « débriefer ».

Lancé la première année sur une académie, le dispositif s’est ensuite étendu à 5, puis 15, puis 20 académies. En 2019, Declics va passer à la vitesse supérieure en doublant le nombre des participants : 8000 élèves au lieu de 4000 l’an dernier et 1500 personnels de recherche volontaires au lieu de 750. Si l’opération se développe aussi vite, c’est parce qu’elle est appréciée à la fois par les élèves, par les enseignants et par les chercheurs. Après une session, les jeunes sont trois fois plus nombreux à dire connaître les métiers de la recherche ; résultat plus précieux encore, le nombre de ceux qui considèrent que le raisonnement scientifique est essentiel au quotidien augmente de 75%. Du côté des chercheurs, le taux de satisfaction est de 94% – ils sont contents de diffuser leur savoir auprès de jeunes et disent qu’après cet exercice ils sauront mieux communiquer avec le public. Du côté des professeurs, 95% se disent prêts à recommencer l’année suivante. Le constat est qu’immédiatement après les rencontres Declics, 35% des enseignants ont lancé un projet concret autour de la recherche scientifique, souligne Héloïse Dufour, directrice du projet.

Le Cercle FSER (émanation de la Fondation Schlumberger pour l’éducation et la recherche) qui est à l’origine de Declics, insiste sur les vertus du dispositif : peu coûteux – le prix d’un ticket de métro par élève, il fait découvrir les métiers de la recherche aux jeunes au moment clé de l’orientation ; il lutte contre les stéréotypes en s’assurant qu’il y ait au minimum une femme parmi les chercheurs rencontrés par les élèves ; enfin, il est conçu pour pouvoir se répliquer à grande échelle.

L’objectif à 5 ans, particulièrement ambitieux, est que chaque jeune Français ait une fois l’occasion de participer à Declics pendant ses années de lycée, ce qui fait 750.000 élèves à « traiter » en trois ans. Les organisateurs espèrent que les pouvoirs publics les aideront à le réaliser. Les quelques 50 heures prévues en 2nde pour l’orientation pourraient en partie servir à déployer le dispositif… Renseignements et inscriptions : declics2019.org.